03 janvier 2018

Le français des autres...


 
Quand il est question de langue, le dialogue entre Français et Québécois n'est pas toujours facile. Les Français auront tendance à critiquer l'accent et le lexique des Québécois; les Québécois, les anglicismes et l'anglomanie des Français. Les critiques qu'on accepte volontiers de la part de ses compatriotes, on les refuse quand elles viennent de quelqu'un de l'autre nation.

Dans son blog intitulé Au cœur du français, André Racicot a écrit un billet très intéressant, lucide et juste sur ce phénomène sous le titre Lettre à un Français fâché (5 décembre 2017).


Je relève également avec un grand intérêt et une satisfaction non dissimulée le commentaire de Johanne Lemieux, que je me permets de citer au complet :

« Je crois que nous, francophones, avons l’épiderme un peu sensible quand il est question de notre langue. M. Lionel Meney a été tout aussi incompris lorsqu’il a publié son Dictionnaire québécois-français, certains Québécois s’offusquant qu’un Français veuille leur faire la leçon. Pourtant, son seul objectif consistait à permettre une meilleure communication entre nos deux pays : les Français disent ceci, les Québécois disent cela, et chacun est bien chez soi. Il ne fallait pas voir une critique ou un effort de rectitude linguistique derrière cet ouvrage. La langue étant l’expression de notre réalité, il est normal que nos deux régions ne parlent pas de la même manière. Cela fait notre charme particulier. Alors goûtons à l’exotisme linguistique de nos cousins de toute origine, tout en tâchant de nous accepter et de nous comprendre. »

Je n'ai rien à ajouter à ce commentaire pertinent, qui correspond à la stricte vérité.

Mots-clés : langue française; jugement sur la langue de l'autre; difficulté du dialogue; Français; Québécois; réception du Dictionnaire québécois-français; André Racicot; Johanne Lemieux.

1 commentaire:

  1. Tout d'abord, certains Français essaient d'imposer le patois de Paris à tout le monde; ils trouvent des pailles dans les yeux de tout le monde, au lieu de chercher la poutre dans les leurs. Même après des décennies de résidence en Belgique, ils nous parlent toujours en base vingt, sans s'excuser, par exemple. Johanne Lemieux, dans ses deux livres, utilise des canadianismes, ce qui est excellent, mais les explique et note de bas de page ou entre parenthèses, ce qui trahit un complexe d'infériorité. On écoute les Trois accords en Belgique, les Cowboys fringants en France; on lit Johanne Lemieux dans toute l'Europe; Namur est jumelé à la ville de Québec. La véritable langue française internationale est la réunion de tous les ensembles, et non leur intersection. Au quotidien, j'écris et je dis non seulement "souper", "GSM", "gozette", "drache", "clinche", "brol", mais aussi "cellulaire", "huitante", "je vais me gréer", "lait frappé", "le soleil basit", "chenil" [şni], "noirté", "dataphone", "heurif", "kiffer", "chandail Metallica", "sagamité" etc., et ça ne me donne pas l'urticaire.

    RépondreSupprimer